| Éditorial
Dans ce monde souvent vécu comme désenchanté, voire déshumanisé, on a plus que jamais besoin de nouvelles histoires et de nouvelles légendes. Ne serait-ce que pour tromper nos angoisses et apprivoiser nos peurs : peurs si répandues de l’Autre, de nous mêmes et de l’inexplicable ; vieilles peurs de la mort, des morts et de l’Ailleurs ; peurs récentes de la technologie triomphante, des progrès en tous genres… et de l’avenir incertain.
En fait, le besoin de croire est toujours le même, mais les croyances s’appuient maintenant sur les réalités contemporaines.
La Grande Oreille vous invite donc à regarder de plus près ces légendes d’aujourd’hui, aussi nommées légendes urbaines, car elles s’enracinent profondément dans l’univers des villes. Vous verrez ainsi les liens étroits qui les unissent à la rumeur et au fait divers, et le rôle joué par les nouveaux médias (Internet en tête) dans leur formation, leur diffusion et leur pérennité.
De plus, afin de souligner l’incroyable permanence des motifs immémoriaux dont se tissent les récits des hommes depuis qu’ils racontent des histoires, nous avons mis en miroir légendes anciennes et légendes contemporaines.
Quels seront les contes de demain ? Peut-être les récits de vie, collectés souvent par les conteurs. C’est pourquoi a été créée une nouvelle rubrique à laquelle nous vous invitons à participer.
Cet éditorial ne peut se clore sans remercier tous ceux qui, par leurs articles, ont collaboré à ce numéro, et tout particulièrement Aurore Van de Winkel dont les conseils avisés nous ont été très précieux.
Mais trêve de discours et voyons tout de suite comment et pourquoi le légendaire de demain s’écrit devant nos yeux.
Belle lecture… et beaux frissons !