| Éditorial
C’est à une invitation au voyage que vous convie La Grande Oreille, une invitation en terre d’oralité à la découverte d’une parole méconnue et souvent incomprise : la parole telle qu’elle se dit en Afrique noire.
Comment faire pour que les paroles, qui permettent partage et communion, mais peuvent aussi être source de malentendu et d’incompréhension ne se referment pas sur elles-mêmes mais se fassent passerelles bienveillantes et familières entre les hommes qui les profèrent ? Comment se comprendre par delà les différences, et nouer un dialogue fertile, durable et chaleureux entre cultures qui ont tant à s’apporter mutuellement ?
Vastes questions auxquelles tout un livre aurait du mal à donner une réponse satisfaisante ! C’est donc loin de toute prétention à l’exhaustivité, par petites touches et éclairages divers, par esquisses et aperçus significatifs, que nous avons choisi de vous présenter quelques pistes de réflexion qui, espérons-le, ouvriront vers une autre réalité tout en enrichissant l’imaginaire de chacun.
Imaginaire qui, disons-le au passage, a grandement été à l’honneur tant lors des Rencontres internationales du conte au Québec que lors du Festival international du conte à Montréal, deux succès dont La Grande Oreille, qui s’est spécialement déplacée outre-Atlantique pour y assister, vous parlera bientôt en détail !
Mais d’abord, partons en Afrique. Et libérons-nous des préjugés et autres lieux communs qui encombrent notre esprit et nous font écouter nos interlocuteurs, proches ou lointains, en projetant nos propres idées (sinon nos fantasmes !), sur ce qu’ils disent. Oui, libérons-nous et savourons : car les chemins qui mènent au partage du sens sont nombreux ; et de la grenouille au chant magique à la voix des tam-tams, des plumes de la tortue à la parole des initiés, et de la hyène aux deux visages à la parenté à plaisanterie, bien des surprises, bien des rencontres nous attendent.
Bel automne et bonne lecture…