| Éditorial
«Amour», demandait l’amour, «es-tu mienne à présent ?»
– «Amour», disait l’amour, «à toi toute, tout entière».
Et comme il l’embrassait : «M’aimes-tu, toi que j’aime ?»
Et comme elle l’embrassait : «À toujours, pour jamais !»
Les amants sont enclos dans le premier jardin où tout parle d’amour : les oiseaux, les abeilles, les bourgeons, les brins d’herbe, les nuages qui se fondent au-dessus de leur tête, les rayons de soleil ou la brume du soir.
Ils se bercent de mots, se grisent de caresses, s’enivrent de silences et d’aveux chuchotés.
Avec des mots de tous les jours, ils repeignent la vie en rose.
Les conteurs sont pareils aux amants véritables. Ils redisent à qui veut l’entendre la vieille histoire de l’univers. L’histoire toujours recommencée, dont nous n’entendons plus que l’écho assourdi comme celle des coquillages où parfois on entend la mer.
On croit que c’est la mer,
Mais c’est un cœur qui bat.